Résilience Centrafricaine en Action : Nous avons besoin de vous !

Désolée de commencer l’année en ces termes. En effet, il n’y a pas d’autres mots pour exprimer ce dont je voulais vous parler.

Tout d’abord, Bonne et Heureuse Année 2018. Et je me permets d’ajouter aux souhaits classiques de santé, joie et réussite, Ne finissez pas cette nouvelle année sans avoir manifesté votre soutien professionnel, moral, matériel et financier à ceux dont on ne parle pas, à ceux qui luttent pour la paix, à ceux qui luttent pour se nourrir cultiver, pour se cultiver.

ET tout cela en République centrafricaine !

Je veux parler de ceux qui n’ont pas d’armes, pas de pouvoir politique et qui sont à la merci des groupes armés, oubliés par ceux qui pourraient les aider. Le peu qu’ils réclament ? Une présence. Un soutien. Ils veulent une preuve de leur existence : être reconnu comme centrafricains à part entière, comme être humain. Qu’ils ne soient pas livrés aux diktats de ceux qui envahissent.

Ils ont faim. Ils ont soif. Ils ont froid. Ils vivent en forêt. Ils ont besoin de soins, de maisons. Ils ont besoin d’écoles. Ils ont besoin de livres. Ils ont besoin… Ils ont besoin Que le nombre des braves qui oseront les soutenir soient plus nombreux. …

En ce mois de janvier 2017, je reviens de trois semaines à Bangui.

J’ai eu à distribuer aux élèves méritants et aux enseignants en charges de leur classe en mathématiques, des calculatrices données par les Restos du cœur d’Hazebrouck. J’en profite pour les remercier de la part des élèves et des professeurs !

Ma mission durant cette période ?

Poursuivre les travaux initiés et poursuivis depuis près de 3 ans auprès des 3 confessions religieuses représentées par le Cardinal Nzapalainga, le Pasteur Nicolas, l’imam Kobine : analyser les besoins, chercher à les satisfaire le mieux possible.

1) Au départ, les femmes des 3 communautés religieuses (trop souvent femmes seules, veuves responsables de famille) étaient notre priorité. Elles le demeurent. J’ai pu commencer à satisfaire leur demande de conseils en éducation (rappeler les règles traditionnelles et les amener à comprendre la modernité) et ai analysé avec elles leurs activités professionnelles pour pouvoir leur proposer des formations qui amélioreraient leurs revenus en gestion et en organisation de groupes d’intérêts, par exemple. Ces rencontres ont eu lieu les samedi et dimanche après midi en dehors de leurs activités dans les salles de la cathédrale de Bangui. C’est vous dire combien ces femmes venant de quartiers fort éloignés du centre ville sont demandeuses et motivées. Le top du top : trouver des personnes qui veuillent bien nous rejoindre et pouvoir être au plus près de ces femmes, de leur lieu d’habitation.

Aujourd’hui, ce sont d’autres femmes (enseignantes, handicapées, femmes âgées prisonnières dans la geôle de Bangui) qui se sont ajoutées à la liste. Il y a celles qui errent dans les rues, le regard perdu en quête de nourriture. Là aussi demande de soutien en tout genre. Toutes ces personnes sont laissées pour compte ; Nous avons besoin de vous.

2) Au départ, les enfants soldats, les femmes et petites filles violées et les enfants de la rue. Aujourd’hui encore. Aujourd’hui en plus, tous les enfants qui ont leurs parents démunis et qui ne peuvent poursuivre de scolarité et qui tentent de louer leur service. Nous avons besoin que vous parrainiez tous ces enfants pour qu’ils aient la chance de suivre une scolarité.

Aujourd’hui, Enfants -dont les âges vont du primaire au Fondamental1 et au Collège, qui — sans aller en classe- vendent des sacs en plastique dans les marchés et aux abords des boulangeries. Sacs en plastique nuisibles pour L’Environnement, Enfants de lycées mendiant quelques pièces déjà pour se nourrir etc. Etudiants à l’université, qui, en dehors des périodes de cours, sont ouvriers dans les mines d’or et de diamant, moto taxi (activités de rentabilité louables en soi) qui leur rapportent des revenus insuffisants pour acheter des manuels qui, venus d’Europe, coûtent trop chers. Avec ces maigres revenus, les étudiants  doivent financer leurs diplômes auprès de certains enseignants en difficultés financières.

3) Au départ, un soutien aux établissements privés catholiques avec une initiation aux techniques de thérapies brèves dans les formations d’enseignants : aujourd’hui recyclage en gestion administrative et en évaluation et psychologie de l’enfant pour tous les acteurs du système éducatif.

Aujourd’hui, La première expérience, en décembre 2017 : former des formateurs en les personnes des responsables d’établissements afin qu’ils viennent en aide à leurs enseignants, a permis de détecter leurs propres difficultés en tant que chefs d’établissements. Des actions sont actuellement pensées et ont lieu durant les vacances pour ne pas perturber le fonctionnement des établissements. Actions sur Bangui, mais besoins énormes en province.

Nous repartons fin février pour poursuivre notre mission:

  • Assurer des formations en administration et en gestion de ressources humaines, en sélection du personnel, en animation de groupes pour les chefs d’établissements ;
  • Assurer la formation des enseignants en évaluation docimologie (attribution des notes par les correcteurs);
  • Et auprès des enseignants de maternelles, psychologie de l’enfant, repérage et stimulation des intelligences et approches de compétences ;
  • Soutenir les enseignants qu’on appelle « maître parents » qui ont été formés par l’Église catholique pour pallier l’absence des enseignants, qui refusent de quitter Bangui à cause de l’insécurité. Ces maîtres parents sont là pour assurer une scolarité minimale aux enfants des villages de l’intérieur. Des écoles se construisent grâce à vos dons, mais il y a beaucoup de manques en matériel scolaire, livres pour l’enseignant, pour les élèves, cahiers, etc.
  • Envisager le recyclage des enseignants de psychologie et leur donner les outils qui leur permettent d’assurer des enseignements de qualité.

Comme vous le voyez la liste des besoins est longue. Et mon intitulé est un véritable appel aux secours. Nous avons besoin de tout et le peu que vous nous envoyez en matériel a besoin, pour être acheminé, d’argent. Le coût d’une valise supplémentaire de 23 kilos est de 160 euros.

La petite équipe que nous avons constituée (Monsieur Damba Désiré, Monsieur Toulougoussou et moi-même) au sein de La Résilience Centrafricaine en Action repart à Bangui du 27 février au 6 avril 2018.

Mon souhait pour 2018 : que nos rêves se réalisent :

Partir à chacun de nos voyages chacun avec au moins 2 valises supplémentaires remplies de matériel scolaire et universitaire ; en psychologie, Pédagogie et ouvrages pour le primaire, le secondaire.

Que notre équipe s’étoffe en spécialistes pour affiner nos actions.

Merci de votre patience. Merci d’avance pour tout ce que vous donnerez et ferez.

Amitiés cordiales.

Le Chef de mission Résilience Centrafricaine en Action.

Michèle Clotilde Ouandet